Samir Maouche

Samir Maouche
Photographe algérien né en 1988
Vit à Chelles (France)
Instagram: @samir__maouche    
Projet soutenu: MP#03

Alors qu’il travaille dans le secteur de la communication visuelle en Kabylie, Samir Maouche  commence à couvrir le « Hirak », ensemble de manifestations citoyennes contre le système menées de 2019 à 2021 en Algérie. Il développe ainsi une approche photojournalistique puis documentaire sur la soif de liberté du peuple algérien en général et de la revendication de l’identité berbère en particulier.  

En 2020, il s’installe en France, deux jours seulement avant le confinement total décrété suite à la crise sanitaire. Il découvre un Paris fantomatique et, dans ce décor de carte postale vidée de ses occupants, les sans-papiers dont il se rapproche pour témoigner de leur vie, leur survie au quotidien et de leurs espoirs brisés par la réalité de l’exil clandestin. Il se forme en parallèle à la photographie documentaire à l’EMI-CFD et voit son travail publié, exposé et récompensé en France et au Maghreb.

Série MP#03:
Rana Fiha (on fait avec)

Ils sont doublement marginalisés. Eux, ce sont les Harraga, immigrés clandestins en provenance de toutes les régions d’Algérie, ayant rejoint la France en effectuant la traversée de la Méditerranée dans l’espoir d’une vie meilleure. Ils pensent avoir fui le chômage ou le mal-être mais ils se retrouvent dans une situation pire que jamais auparavant. Leur condition se révèle précaire dans ce Paris des mirages. Une nouvelle vie, dans un environnement nouveau, qu’ils décrivent par l’expression « la rivière aux loups » pour exprimer leur souffrance quotidienne. Un état de survie permanent, fait de vente à la sauvette de cigarettes, de psychotropes et de neuroleptiques, qu’ils ne se privent pas de consommer eux-même, dans une ultime fuite de leur tragique réalité. « On fait avec » : l’entame de toute discussion lorsqu’on demande de leurs nouvelles. Un fait accompli, assumé. Sans issue heureuse. Certains d’entre eux finissent par baisser les bras en retournant volontairement dans leur pays d’origine. La galère des autres, quant à eux, continue.